La VILLA DE NYMFIUS
la villa de Nymfius
© Eric Soulé de Lafont
( avec l'autorisation de l'auteur. )
 
L'élément le plus important du site archéologique de Valentine est constitué, au lieu dit d'Arnesp, par une Villa gallo-romaine d'époque constantinienne
(premier tiers du IVe siècle).
Le nom du propriétaire de la villa nous est connu par son épitaphe,
il s'appelait Nymfius et était un important personnage de sa cité.
Cette Villa était installée sur la terrasse dominant le lit mineur de la Garonne, à l'abri des inondations et au dessus des brouillards les plus denses.
La construction d'un canal d'amenée des eaux à la petite centrale hydraulique de Valentine a fait subir au site des dégâts irrémédiables.
la villa de Nymfius en 2006
 
On accédait à la Villa par une voie secondaire qui se détachait de la voie romaine principale qui , par Valentine et Labarthe-Riviére,
longeait les dernières collines pyrénéennes
Des éléments de cette voie romaine ont été repérés sur le site sous le chemin vicinal actuel. Elle a pu être assez précisément datée par la découverte sur le
site d'un milliaire d'époque constantinienne.
La Villa, construite totalement en rez-de-chaussée, avait un très grand développement spatial (160 mètres du sud au nord; 90 mètres d'est en ouest).
Elle s'ouvrait sur la voie romaine par une façade monumentale constituée d'un portique à colonnes encadré de deux postes de garde.
la cour d'honneur de la villa
On pénétrait alors dans une grande cour d'honneur (52 mètres de long sur 21,50 mètres de large), bordée de portiques à piliers de bois et fermée au nord
par une galerie ornée d'une abside semi-circulaire à chacune de ses extrémités.
Cette galerie monumentale commandait l'ensemble des éléments de prestige de la Villa.
. Dans l'axe du monument, se développait un grand bassin semi-circulaire - le "nymphée" ou piscine - bordé d'un promenoir à colonnes
(largeur : 14,20 mètres; rayon : 9,50 mètres; profondeur : 1,20 mètre).
Ce bassin était entièrement revétu de marbre.
Le ciment rose utilisé , à base de briques pilées, etait imperméable à l'eau .
Pour soutenir les tuiles des toits de la villa, il fallait de solides charpentes, d'où de sérieux risques d' incendies :
le nymphée pouvait servir aussi de réserve d'eau pour les combattre.
En arrière, s'ouvrait une grande salle carrée, de 9,60 mètres de côté, à quatre absides d'angle et probablement couverte d'une coupole.
Ce salon de réception constituait, avec les deux salles rectangulaires qui l'encadraient, les salles d'apparat de la Villa.
Le corps du logis de la Villa s'organisait autour d'une cour centrale carrée de 23,50 mètres de côté, entourée d'un péristyle, qui permettait
la desserte de l'ensemble de la Villa.
la citerne et un vivier à huîtres
A l'ouest se trouvaient les pièces de service et les logements des domestiques , une citerne et un vivier à huîtres.
A l'est, étaient établis les appartements du propriétaires et de sa famille.
Pour la construction, on a eu recours aux matériaux locaux : gros cailloux roulés de Garonne, moellons de calcaire, blocs de marbres.
Les marbres (pilastres, lambris, dallages), essentiellement des marbres de Saint-Béat, créaient une unité de style et un contraste avec les espaces colorés de peintures et de mosaïques.
L'alimentation en eau était assurée par la récupération des eaux de pluie et par le captage des sources thermales sur le territoire de l'actuel village de Labarthe-Rivière.
On peut encore suivre un petit aqueduc qui, venant du sud à travers la plaine, traverse toute la cour d'honneur jusqu'au bassin du nymphée.
Certaines salles de la Villa étaient chauffées par des systèmes d'hypocauste, type de chauffage par le sol répandu en Gaule depuis le I
ersiècle
après J.C.
Au moins trois petites salles ont révélé l'existence de petits hypocaustes à deux rangées de pilettes de briques.
Mais la salle 26 du plan de fouilles, large de 9,65 mètres pour 13,95 mètres de longueur, disposait d'un grand hypocauste à conduits rayonnants, alimenté par au moins deux foyers (peut-être trois).
Dans les murs de fond de la salle, des conduits de tirage permettaient l'évacuation de l'air refroidi vers l'extérieur.
Le grand hypocauste de la Villa de Valentine est un des plus beaux exemples de ce système de chauffage dans le sud de la Gaule romaine.
un foyer du grand hypocauste
La photographie ci-contre montre un des foyers de cet hypocauste.
L'hypocauste (de 2 mots grecs signifiant chauffage par en dessous) est un chauffage par le sol, très fréquent en Gaule à cette époque.
L'hypocauste de Valentine est le plus grand dégagé dans le Midi de la France.
L'air chaud provenant de 3 foyers (le plus petit a été rapidement abandonné) installés à l'extérieur de la pièce, circulait dans les conduits rayonnants sous le dallage.
Le tirage était assuré par des cheminées verticales dispersées dans le mur du fond de la salle.
Un tel système permettait d'obtenir une chaleur de 20 à 25°.
Pour aller plus loin :
FOUET (G.). La grande villa gallo-romaine de Valentine (Haute-Garonne) en 1970.
96e Congrés national des Sociétés savantes, Toulouse, 1971.
FOUET (G.). La villa gallo-romaine de Valentine (Haute-Garonne). aperçus préliminaires.
Revue de Comminges, 1978, pp.145-157.
valentine.archeo@free.fr
Téléphoner au 05. 61.89.05.91. (Mairie de Valentine)
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